Plebe

Plèbe je te hais, l’indigence culturelle te possède, le gouffre de la non pensée péremptoire t’es tout ouvert. Pis tu es cet abîme, de là on entend l’écho de tes pas, tes cris dans le noir et les ricochets sur les parois dépouillées. A trop nager dans la bêtise tu t’y noies…Et lorsque ta carcasse coule, comme les âmes damnées brûlent, on t’entend balbutier « je ne suis qu’un pion ». C’est votre amorphisme qui conduit l’humanité vers l’animalité, il n’est pas question d’être orgueilleux, mais juste éviter de finir suffisant. Bien sûr camarade mutilé de la pensée tu argueras, à tort, qu’une vie à se résoudre vaut mieux qu’une vie à se plaindre. En amont des gémissements il y a la douleur, en aval c’est toute une mécanique qui se met en place, les engrenages de la révolte qui s’imbriquent et se mettent en branle. Camarade, à prier le Dieu hasard tu t’oublies en toi-même, la citadelle des hauts esprits ne s’élève pas…Sa place au sommet est immuable, seulement toi à régresser tu t’égares dans les travers humains, tu t’enfonces…Il n’est pas question de s’abreuver de culture à longueur de temps. Observer le pendule osciller de droite à gauche nous rappelle à nos nanométriques vies, condamnées à l’extinction, condamnées parce qu’éphémère…L’esprit ne cesse jamais, l’esprit vit dans la mort du corps, l’un va sans l’autre. Le génie est rare, tu l’envies de tout ton être, tu baves comme tes congénères à pattes, tu envies et insultes…Continue de jalouser, c’est là le plus beau signe de reconnaissance. La vie est belle, il faut en jouir, ponctionner les sublimes quintessences qu’elle dégage. Ne nous arrêtons plus à des vanités grotesques, et puis Plèbe dans le fond tu as raison, jouir vaut mieux que désirer.
Camarade tu n’es qu’un rouage, je pense que les faibles doivent mourir, qu’il faudrait les aider à mourir.